Laïcité : l’actualité d’un beau combat ! Un colloque utile à la Roche sur Yon !

Publié le 11 Juin 2010

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Jeudi 10 juin, Gauche Avenir Vendée organisait son premier colloque en présence de Paul Quilès, co-fondateur de Gauche Avenir.

Cette première initiative, nous avions voulu la consacrer à la laïcité. Valeur au fondement  de la République, cette condition d’une société non communautarisée est, en effet, aujourd’hui fortement menacée comme  Yvon Quiniou, philosophe, l’a rappelé avant qu’Eddy Khaldi, auteur de Main basse sur l’école publique ne souligne  les  offensives (passées comme actuelles) continues pour revenir sur  la loi de 1905 dans le cadre du système éducatif. La soirée a tenu toutes ses promesses rappelant aux nombreux présents la nécessité d’une mobilisation forte et constante contre la « double peine » qu’ « ici » (en Vendée)  et maintenant (depuis 2007) nous subissons, la politique sarkozyste renforçant une politique villiériste déjà si peu …laïque.

 

Le système éducatif idéal selon Philippe de Villiers

 

Dans son livre la Chienne qui miaule, paru en 1989.  Philippe de Villiers dévoile son idéal éducatif et les stratégies à mettre en place pour y arriver. Il s’agit de réussir le « contournement habile et efficace de la citadelle » du système éducatif en instituant, d’une part, « la liberté de créer ou de financer des écoles » et, d’autre part, la « liberté de choisir son école ». Il proposait alors, d’une part,  que la « liberté de l’enseignement ait les moyens d’exister à égalité de traitement avec l’enseignement qu’organise l’Etat » et que cette « liberté obtienne les moyens de se développer » sous peine de voir se développer « des écoles à deux vitesses » l’enseignement privé subissant « le sort des chrétiens orientaux dans certains pays musulmans : survie autorisée, discrétion conseillée, développement interdit ».Il s’opposait, d’autre part, à la  sectorisation géographique, l‘idée de carte scolaire- « en soi un archaïsme »- rejoignant, selon lui, « la notion de carte de rationnement ». Le « libre choix, soulignait-il devrait jouer un rôle comparable à celui des prix dans une économie de marché : un indicateur de préférence et de qualité, un instrument de mesure ». Il proposait alors pour « le financement de cette liberté » passant par celui de « la demande plutôt que de l’offre, c'est-à-dire l’élève ou l’étudiant plutôt que l’école elle-même. Chaque famille reçoit une « allocation d’étude » qui est une part de l’impôt que la représentation nationale entend consacrer à l’éducation. Munies de cette allocation, les familles s’adressent à l’école de leur choix (…) L’Etat s’efforcerait d’être beaucoup moins le producteur d’éducation que le distributeur et le garant du cadre général dans lequel fleuriraient les initiatives. Il y aurait là tout simplement une nouvelle manière de redistribuer l’impôt ». Tous les  défenseurs de la laïcité savent depuis longtemps que le Président du Conseil général de  Vendée ne se contente –hélas - pas de discours mais fait de notre département un véritable laboratoire : obtenir la création d’un collège public à Aizenay et maintenant dans le pays des Achards, à Talmont ou aux Essarts constitue toujours un combat long et difficile… Au moins pouvions-nous espérer voir à la longue, cette particularité départementale s’effacer.

 

La politique sarkozyste

 

C’était sans compter sur N.Sarkozy, ses discours,  ses actes…et sa proximité idéologique avec le Président de notre Conseil Général, à croire que  la chienne qui miaule sert de livre de chevet aux différents ministres de l’Education Nationale de N.Sarkozy. Comme nous l’a, en effet, appris Eddy Khaldi une « fondation pour l’école » -la « fondation Saint Mathieu »- a été  reconnue d’utilité publique, l’Etat autorisant la défiscalisation des dons à hauteur de 75 % pour ceux qui paient l’ISF jusqu’à 50000 euros/ an, de 60% pour les particuliers et 66% pour les entreprises. Michèle Delaunay, députée socialiste, a en ce sens interrogé le 7 juin dernier le Ministre de l’Intérieur sur cette reconnaissance entraînant un financement de facto de l’enseignement privé hors contrat. C’est d’ailleurs  par le biais de cette fondation que le groupe scolaire Saint-Joseph de Mûr de Bretagne devrait disposer d’un nouveau bâtiment à la rentrée 2011-2012. Philippe  de Villiers l’a rêvé, N.Sarkozy le fait ! A N.Sarkozy qui, en 2007, avait déclaré que la gauche avait renié la République de Jaurès et qu’il en était l’héritier véritable, rappelons simplement ces mots de  Jaurès prononcés à Castres en 1904 lors d’une fête des écoles …laïques : « Démocratie et laïcité sont identiques (…) La démocratie  a le devoir d’éduquer l’enfant et l’enfance a le droit d’être éduquée selon les principes mêmes qui assureront plus tard la liberté de l’homme ». L’héritage de Jaurès ne transparaît pas vraiment dans … le discours de Latran.

 

Il nous faut donc être offensifs et dénoncer cette rhétorique de l’inversion qui appelle « positive » ou « ouverte » ce qui n’est que négation de la laïcité et identifie comme « sectaires » ceux qui défendent les conditions permettant d’éviter tout sectarisme : la distinction de la raison et de la foi, de la sphère publique et de la sphère privée.

 

D’où la nécessité, face à la « double peine » départementale et nationale d’être doublement offensifs !

 

 

 


                                        

 

 

 

Rédigé par Martine Chantecaille

Publié dans #Laïcité

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